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Caprice by Algernon Charles Swinburne
translated into English by Elisabeth Gitter
Je ne veux pas de jours où Juin brûle et flamboie,
Pas de rayonnement de soleil, pas de joie,
Pas de bruit de chansons écloses ça et la,
Pas d’amour; je ne veux rien de ces choses-là.
Je ne veux pas, ô Dieu, de lumière ni d’ombre,
Du matin rose et fier ni du soir fauve et sombre,
De la femme ayant l’œil au vent et l’âme en feu,
De l’homme; je ne veux pas de vous-même, ô Dieu.
Car j’ai dans mes chansons, moi poète, des mondes,
Des mers où maint navire a sombré sous les ondes,
Des forêts pleins de chants et des champs pleins de blé,
Des amants égarés sur le sentier sablé;
Des couchers de soleil, des batailles, des femmes,
Des roses, des enfants, des arbres et des âmes;
Mon œil vaut plus qu’un astre; et j’ai dans mes vingt ans
Toutes les fleurs avec tous les pleurs du printemps.
*
I want no bright June days, no summer light,
No radiance or glory, no delight,
No psalms and serenades; I need none.
No love, God. No shimmering, no shadows,
No rosy-fingered dawn, no forest nights;
I need no woman, icy-eyed, on fire,
Nor any man. I’ve no use, God, for you.
I am a poet. Worlds rise with my songs;
I dream oceans, sink ships beneath the waves;
Birds carol in my woodlands; fields grow gold.
I sing lost lovers wandering the shore,
Sunset, women, willows, children, roses, war,
And souls; my astral eye illumines all.
I grasp within my span of twenty years
The whole of spring: the flowers and the tears.

Sketch of Swinburne by Dante Gabriel Rossetti
A specialist in the Victorian period, Elisabeth Gitter is Professor Emerita of English at John Jay College, CUNY. Her translations of French and Italian poetry have been published in TLS and Victorian Poetry.